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La Gardienne d'Ombre
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La Gardienne d'Ombre
  • Et si la magie existait ? Et si deux mondes étaient en parallèle ? Et si les gardiens du monde magique pouvaient vivre parmi nous ? Découvrez les premières page de mon roman La Gardienne d'Ombre et suivez Cécile au fil des mots.
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28 décembre 2009

I - 2

 

- Maître Yezekael, dit d’une voix étrangement rocailleuse, nous avons eu confirmation de la rumeur. La Gardienne de Lumière est tombée mais le Gardien d’Ombre aurait réussi à regagner son monde avant de périr.

Ces mots venaient d’être prononcés par une petite créature se prosternant, un genou au sol, la tête baissée. Une grande cape à capuche recouvrait le sommet du crâne formant ainsi un amas de tissu difforme.

- Qu’est-ce qui vous fait dire qu’il est mort après son passage ? demanda un homme assis en hauteur, comme sur une estrade.

Sa voix était posée, calme, comme empreinte d’une grande sagesse et de l’expérience des années.

Ces deux personnes se trouvaient dans une vaste salle sombre en forme de polyèdre, peut-être un pentagone. La lumière n’était diffusée que par quelques bougies fixées sur les colonnes qui maintenaient la voûte, et ce malgré de nombreux vitraux. Dehors il faisait nuit, une nuit sans étoile, une nuit sans lune, plus noire encore que les ténèbres. Une nuit de mort auraient dit les anciens.

- Nous avons ressentit sa mort au travers de nos Gâm.

En disant cela le petit être à la voie rocailleuse releva la tête. Il fut alors possible de lire sur son visage et dans son regard toute la tristesse et la crainte qu’il ressentait en cet instant.

e="text-align: justify;LINE-HEIGHT: 200%;">- Nous sommes en grand danger Maître. Nous pouvons toujours retrouver la Pierre de Lumière, bien qu’elle soit sûrement entre leurs mains, mais il nous est impossible d’arracher la Pierre d’Ombre de l’autre monde. Seul son gardien peut la faire traverser, continua-t-il.

Agité de tics nerveux, entortillant sa longue barbe cendrée entre les doigts fins de sa main gauche l’homme sur l’estrade - ou était-ce un trône ? – semblait réfléchir à cette dernière phrase : seul son gardien peut la faire traverser. Mais ce gardien était mort. La Gardienne de Lumière était morte. Le Gardien d’Ombre était mort. Deux sur six avaient périt alors que l’on en était qu’au début, qu’aux balbutiements de cette guerre qui paraissait gronder désormais aux portes du royaume, le souffle nauséabond qui la précédait plus puissant que jamais. Jamais l’équilibre n’avait été menacé de la sorte. Personne n’avait pût résister à la puissance des Gardiens durant des siècles. Mais visiblement ils avaient baissé la garde et l’ennemi en avait profité s’engouffrant dans la brèche comme le vent froid venant du Nord s’engouffre sous les portes.

Soudain il se redressa. Dans un rai de lumière dansant il apparut grand et puissant, vestige d’une force passée.

- Aofred savait-il cela Gurvan ? Savait-il qu’il n’y avait qu’un Gardien pour faire traverser les Pierres entre les mondes ?

- Oui bien sur, répondit le dénommé Gurvan. Il est vraisemblable cependant qu’il l’ait oublié dans la précipitation de sa fuite. A moins que…

- A moins qu’il n’ait eu le temps de transmettre le médaillon à un nouveau gardien.

- C’est impossible ! s’exclama une troisième voix qui résonna à grande force dans l’immense salle du trône.

La grande porte en bois de fer claqua dans son dos. Les flammes des bougies vacillèrent sans s’éteindre.

Le nouveau venu avait la taille et la silhouette d’un homme mais en différait par plusieurs aspects. Sa peau, pour commencer, avait une teinte bleu-verte, turquoise, avec un reflet vitreux ou visqueux à vrai dire. Il avait de longs cheveux argentés et des yeux, sans blanc, juste iris et pupille mais pas de sclère. Son regard, noir et bleu uniquement, était sombre. Il s’avança dans la grande pièce vers le trône – parce qu’il était bien question d’une salle du trône. Il marchait, ou glissait plutôt, avec beaucoup de grâce et de légèreté. Il portait une cape identique à celle de Gurvan, la capuche tombant entre ses omoplates. Seules ses bottes terreuses en dépassait. Un reflet argenté brilla sur sa nuque lorsqu’il s’arrêta et se prosterna à son tour.

- Si un nouveau Gardien d’Ombre était, nous l’aurions tous ressentit, dit-il. Ou si tel est le cas ce nouveaux Gardien n’a pas encore découvert le pouvoir de la Pierre.

Sortie de sa bouche cette phrase tintait comme un chant, le chant d’animaux marins aurait été le terme le plus approprié, mais cela ne sembla perturber ni Gurvan, ni le vieil homme assis sur son trône.

- Très bien Hypéras, dans ce cas il ne nous reste plus qu’à retrouver la Pierre d’Ombre et lui trouver un autre Gardien dans l’ancien monde.

Il se tourna vers le petit être à la voix rocailleuse.

- Gurvan, fils de Mörvan, je te charge de cette mission car tu es le seul Gardien encore en vie ayant une connaissance suffisante de leur langue. Reviens vite si tu le peux. Je sens venir la mort sur nos terres, finit-il d’une voix presque inaudible comme s’il craignait un quelconque retentissement de ses paroles sur les évènements à venir.

- Bien Maître Yezekael, intendant de Pabenda, je pars sur le champs. Je tacherais de faire renaître le Gardien d’Ombre et de le ramener dans ce monde.

Ce faisant Gurvan s’inclina et détourna les talons laissant Hypéras et le vieil intendant dans la pénombre de la salle du trône.

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